Risque des obligations : les comprendre avant d’investir

risque des obligations

Comprendre les risques requis pour une gestion de portefeuille efficace est essentiel, surtout lorsqu’il s’agit d’investissements en obligations. Perçues comme sûres, les obligations cachent cependant divers risques tels que le risque de défaut ou de crédit, de taux d’intérêt, et de liquidité. Ces risques peuvent grandement influencer votre capital et vos rendements.

Les obligations, instruments de dette émis par des entités pour lever des fonds, promettent le remboursement du capital et des intérêts sous forme de coupon. Néanmoins, bien au-delà de leur simplicité apparente, elles comportent des risques substantiels affectant tant la valeur de l’investissement que le rendement.

En nous plongeant dans l’univers des divers risques liés aux obligations, nous visons à vous armer d’une compréhension profonde pour des décisions d’investissement éclairées qui visent à réduire ainsi les risques potentiels. Il est essentiel pour tous les investisseurs, novices ou expérimentés, de maîtriser la nature des risques associés aux obligations pour s’aventurer sereinement dans l’univers des marchés financiers.

Note de Ronan : investir en obligations en direct n’est pas à la portée de toutes les bourses. Le seuil d’entrée est d’environ 100 000 € pour une ligne obligataire. Si vous voulez diversifier il faudra compter un panier d’obligation de minimum 10 à 12 lignes soit plus d’1 million d’euros à investir. Vous avez la possibilité d’investir en obligations au travers d’ETF obligataire ou bien de fonds de gestion active spécialisés dans ce type d’investissement (cf notre guide complet sur l’investissement boursier).

le risque de défaut ou risque de crédit

Explication et implications potentielles

Le risque de défaut, aussi désigné sous le terme de risque de crédit, concerne la possibilité qu’un émetteur d’obligation ne parvienne pas à rembourser le principal ou à verser les intérêts dus. Ce phénomène plane sur toutes les formes d’emprunt, allant des obligations corporate aux titres d’État. Dans la situation où un émetteur se retrouve en défaut, il existe un risque significatif pour les investisseurs de ne récupérer qu’une fraction de leur investissement initial, voire de le perdre intégralement.

Ce risque varie en fonction de la solvabilité de l’émetteur, et une qualité de crédit médiocre augmente proportionnellement le risque de défaut.

Il se décompose en deux notions essentielles : d’une part, le risque de non-paiement, représentant l’incapacité de l’emprunteur à s’acquitter de ses obligations financières, et d’autre part, le risque d’une régression de la qualité de crédit, signifiant une dégradation de la solidité financière de l’émetteur. Ces deux aspects du risque sont étroitement liés, puisqu’une baisse de la notation de crédit peut annoncer un futur défaut, tandis qu’un défaut aura invariablement pour conséquence une baisse de la qualité de crédit.

Note de Ronan : vous pouvez trouver des ETF obligataires et même des fonds obligataires dans les meilleures assurances-vie françaises telles que Lucya Cardif ou bien Linxea Spirit 2.

Les indicateurs à surveiller

Pour apprécier le risque de défaut, les investisseurs font appel à divers indicateurs clés. Parmi ces indicateurs, les notations attribuées par les agences de notation, telles que Moody’s ou Standard & Poor’s, jouent un rôle capital. Une note élevée (AAA par exemple) signale un risque de défaut minime, alors qu’une note inférieure reflète un risque accru.

Le spread de crédit est un autre marqueur important. Celui-ci représente l’écart entre le rendement de l’obligation et le taux d’intérêt sans risque. Un spread élargi indique un investissement plus périlleux mais potentiellement plus rentable.

Illustrations historiques de défauts

Les incidents de défaut de paiement abondent dans les annales financières. Les États-Unis, que l’on croit souvent à l’abri de tels risques de par leur réputation d’emprunteur solide, ont néanmoins connu des défauts notables.

En 1790, ils ont manqué à certains de leurs engagements, et en 1933, ils ont refusé d’honorer leurs paiements en or au Panama. Plus près de nous, en 1979, un retard de nature administrative a induit un défaut technique sur des bons du Trésor à court terme.

En Europe aussi, des pays ont fait face à des défauts souverains. L’Espagne, par exemple, a rencontré cette situation à 13 reprises entre le XVIe et le XIXe siècle, tandis que la Grèce a connu de longues périodes de défaut au cours de son histoire.

Ces événements mettent en lumière la nécessité d’une surveillance rigoureuse du risque de défaut lorsqu’il s’agit d’investir dans des obligations.

le risque de taux d'intérêt

La relation entre les taux d’intérêt et la valeur des obligations

La prise en compte du risque de taux d’intérêt est essentielle pour tout investisseur en obligations. Il est préférable de saisir l’impact que peuvent avoir les fluctuations des taux d’intérêt sur la valeur des titres de créance.

Une augmentation des taux d’intérêt conduit à une baisse de la valeur des obligations déjà en circulation. En effet, les nouvelles obligations étant émises avec des coupons plus élevés, les anciennes deviennent moins désirables. À l’inverse, un recul des taux d’intérêt entraîne une appréciation des obligations existantes, leurs coupons devenant relativement plus attrayants par rapport aux offres nouvellement émises.

Note de Ronan : les ETF sont un bon moyen d’investir en obligation. Nous avons rédigé un guide complet sur les ETF pour les débutants. Les meilleures assurances-vie en référencent un bon panel (cf notre classement des top contrats)

L’importance de la maturité et de la durée

L’évaluation du risque de taux d’intérêt passe également par la compréhension de la maturité et de la durée, deux éléments déterminants. La maturité désigne le temps restant avant le remboursement du principal de l’obligation. La durée, quant à elle, évalue comment la valeur d’une obligation réagira aux changements de taux d’intérêt.

La durée est un concept riche qui exprime en termes de pourcentage la variation attendue de la valeur d’une obligation pour un mouvement donné des taux d’intérêt. Par exemple, pour une obligation ayant une durée de 5 ans, une chute de 1% des taux entraînera une augmentation de 5% de sa valeur, et vice versa.

Comment atténuer le risque de taux d’intérêt

Il existe différentes stratégies pour gérer et minimiser le risque de taux d’intérêt. Parmi celles-ci figure l’échelonnement des échéances, une technique qui consiste à acquérir des obligations dont les maturités diffèrent. Cela aide à répartir le risque de taux d’intérêt sur une période plus étendue.

Cette approche permet de profiter des variations des taux d’intérêt pour réinvestir dans des conditions plus avantageuses.

Les produits dérivés, comme les swaps de taux, représentent une autre méthode efficace pour limiter l’impact de la volatilité des taux d’intérêt, offrant une certaine prévisibilité.

Une saine gestion de portefeuille, incorporant une diversification à travers un assortiment d’obligations à taux fixe et variable, et d’autres catégories d’actifs, est par ailleurs indispensable pour diminuer l’exposition au risque de taux d’intérêt et accroître la résilience de l’ensemble du portefeuille.

le risque de liquidité

Comprendre la liquidité sur le marché des obligations

Naviguer dans l’espace des obligations exige une compréhension fine de la liquidité, définie par la facilité avec laquelle on peut acheter ou vendre des obligations sans impacter de manière significative leur prix. Ce paramètre est capital pour les investisseurs, qui mesurent par là la simplicité avec laquelle ils peuvent transformer leurs actifs en cash. On distingue principalement deux genres de risque de liquidité : le risque de liquidité de marché et le risque de liquidité de financement.

Le risque de liquidité de marché émerge lorsque l’investisseur se retrouve dans l’incapacité d’exécuter l’achat ou la vente d’une obligation au prix visé, causé par un manque de profondeur sur le marché ou une perturbation de ce dernier. En conséquence, l’investisseur pourrait être forcé de vendre à perte ou d’attendre plus longtemps pour dénicher un acheteur prêt à acquérir l’actif au prix désiré.

Conséquences d’une faible liquidité

Les effets d’une liquidité restreinte sur le marché des obligations ne sont pas à sous-estimer. Avec une liquidité amoindrie, le passage de fonds entre épargnants et emprunteurs perd en efficacité, entravant les décisions d’investissement et pouvant freiner la croissance économique. Une telle situation accroît également la volatilité des marchés, où de minimes perturbations peuvent entraîner des mouvements disproportionnés des prix des obligations.

Cette dynamique s’est manifestée durant plusieurs crises financières, où la liquidité s’est évaporée, intensifiant les pressions sur les marchés. De plus, les investisseurs contraints de liquider leurs obligations dans un contexte de faible liquidité s’exposent à de lourdes pertes. Ce scénario revêt une gravité particulière pour les fonds de pension et autres investisseurs institutionnels nécessitant une liquidité pour honorer les retraits de leurs participants.

Comment évaluer la liquidité avant d’investir ?

Avant de s’engager dans le domaine des obligations, plusieurs critères sont à examiner pour jauger la liquidité. Explorer la microstructure du marché est un point de départ, où la profondeur et l’étendue du marché révèlent leur importance.

Les marchés caractérisés par un volume d’échanges conséquent et une diversité d’investisseurs promettent généralement une meilleure liquidité que ceux plus restreints et moins actifs.

La nature de l’actif est également déterminante. Les obligations émises par des entités de haute solvabilité et ayant une échéance standard sont souvent plus liquides, contrastant avec celles plus complexes ou portant la signature d’émetteurs moins fiables. La facilité de substitution, où l’obligation peut aisément être remplacée par un autre instrument similaire, atténue aussi le risque de liquidité.

Il est conseillé de rester attentif aux conditions actuelles du marché et aux évolutions récentes, les périodes de haute volatilité ou d’incertitude économique ayant tendance à éroder la liquidité. Les études sur la stabilité financière émanant d’organismes internationaux comme le FMI offrent des perspectives précieuses sur les risques de liquidité à anticiper.

En guise de conclusion, l’investissement dans les obligations, souvent considéré comme relativement sécurisé, est en réalité jalonné de risques notables que nous devons scrupuleusement apprécier et maîtriser. Les risques de défaut, de variation des taux d’intérêt, ainsi que le risque de liquidité sont des éléments déterminants susceptibles d’affecter de manière significative la valeur ainsi que la performance de nos investissements.

Il est vivement conseillé de se pencher sur la qualité de crédit des émetteurs, de saisir la dynamique entre les taux d’intérêt et les valorisations des obligations, et d’évaluer la fluidité du marché avant de s’engager dans toute décision d’investissement.

En diversifiant nos portefeuilles, en adoptant des stratégies de lissage des échéances et en envisageant des obligations indexées sur l’inflation, nous avons la possibilité de minimiser ces risques tout en maximisant nos rendements potentiels. Gardons à l’esprit que chaque investissement comporte son lot de risques, cependant, une compréhension approfondie et une gestion active de ces derniers peuvent nous permettre de naviguer les marchés financiers avec assurance. Il convient de prendre le temps nécessaire pour évaluer adéquatement nos options et de solliciter l’avis d’experts le cas échéant, afin de garantir l’adéquation entre nos investissements, nos objectifs financiers et notre appétence pour le risque.

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