Définir son profil investisseur : pourquoi est-ce aussi important ?

L’un des objectifs de ce blog est d’améliorer ces statistiques. Effectuer un travail sur soi-même dans le but d’élaborer son profil d’investisseur est un premier pas en vue d’évaluer la rentabilité et les risques de ses placements. Comprendre sa psychologie afin de mieux l’appréhender par la suite permettra d’éviter des erreurs qui peuvent coûter très cher à l’avenir.

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Le profil investisseur d’un individu représente l’ensemble de ses caractéristiques personnelles, financières et psychologiques en matière d’investissement. Celui-ci évalue comment vous vous comportez face aux risques et aux fluctuations de marché, votre capacité à supporter ou non des pertes, vos connaissances et expériences financières, ainsi que votre éventuelle sensibilité à des critères extra financiers (critères ESG pour Environnement, Social, Gouvernance).

La directive européenne MIF 2 (Markets in Financial Instruments) impose aux organismes et intermédiaires financiers de déterminer le profil d’investisseur de leurs clients avant même de pouvoir préconiser tout produit de placement financiers, assurantiels ou biens divers.

Note de Ronan : Ce qui me désole est que cette étape est bien trop souvent négligée et bâclée par ces professionnels qui s’y attèlent (et parfois non !) simplement pour respecter leurs obligations règlementaires. Il est usuel de dire que « le temps c’est de l’argent », alors moins on y passe du temps, mieux l’on se porte. A cela j’ai envie de répondre « oui et non ». Les contraintes réglementaires sont très importantes et chronophage, mais il risque par la suite d’y avoir ce que j’appelle du « service après-vente » car les préconisations pourraient ne pas être bonnes du fait d’avoir négligé cette étape-là.

Que vous soyez accompagné ou non dans la gestion de vos finances et de vos investissements, il est primordial selon nous de définir en amont de tout projet d’investissement les points suivants :

  • Votre situation actuelle
  • Vos objectifs
  • L’horizon de temps que vous allouez pour chacun de ces objectifs
  • Votre profil investisseur global et par projet

Pourquoi nous parlons de notion de tolérance au risque par projet ? Il peut arriver qu’un investisseur plutôt prudent décide de prendre davantage de risques pour un projet retraite car il a 20 ans devant lui. En cas de chute sur les marchés financiers, celui-ci aura davantage de temps pour se refaire la cerise. Tout compte fait, la notion de risque va de paire avec l’horizon de placement (ou horizon d’investissement).

Comme évoqué juste avant, définir le profil investisseur est partie intégrante des obligations réglementaires des organismes et intermédiaires financiers. Afin de veiller au mieux pour les intérêts du client, ceux-ci doivent d’abord connaitre les clients de les conseiller au mieux.

En ce qui concerne les épargnants, définir leur propre profil investisseur leur permettra de mieux gérer leur risque, d’optimiser leurs rendement et d’éviter autant que faire se peut les erreurs émotionnelles.

Gérer le risque de manière efficace

L’investisseur qui aura pris le soin d’établir son profil de risque pourra allouer ses ressources financières dans différents investissements en fonction de son profil de risque. Un investisseur plus prudent investira plutôt dans des actifs moins risqués tels que des obligations ou du fonds en euros, là où un investisseur plus dynamique sera plus enclin à tolérer de fortes fluctuations en investissant dans des actions ou autres actifs plus volatils.

Il s’agit ici de bien positionner le curseur entre la sécurité et la prise de risques en fonction de ses objectifs, afin de mieux sélectionner ses investissements. Si c’est mal fait ou non fait, les probabilités de mal réagir suite à un stress sur les marchés sont plus élevées ce qui pourrait engendrer des décisions hâtives et très coûteuses.

Optimiser ses rendements

A partir du moment où le profil investisseur est clairement défini, il devient plus facile de sélectionner les produits d’investissements les plus adéquats avec ses attentes en termes de rendement et le niveau de risques acceptables. Florent Manaudou est interviewé dans une célèbre publicité pour un gel douche où on lui demande quelle est la recette de son succès. A cela il répond « la préparation ». C’est valable dans énormément de domaines que cela soit en sport de haut niveau tout comme en finance. A partir du moment où vous avez préparé un plan d’investissement cohérent avec votre profil investisseur, les chances de succès n’en seront que meilleures.

Eviter les erreurs émotionnelles

C’est le moment le plus délicat. Lorsque vient la période de forte volatilité. Si vous y êtes mal préparé (pas comme Florent Manaudou), vous serez davantage susceptibles de céder à la peur où à l’euphorie, ce qui vous desservira à terme. C’est absolument normal de ressentir cela, et cela arrivera forcément tôt ou tard. Nous sommes de êtres humains avec des émotions. Un profil investisseur bien établi et un plan bien défini vous permettra de « tenir la ligne » en restant fidèle à votre stratégie y compris lorsque cela souffle fort sur les marchés.

Dans le processus préalable à toute décision d’investissement, il faut tenir compte de différents critères personnels tels que l’âge, la situation financière, les objectifs court, moyen et long terme, sa tolérance au risque.

Vous devez réfléchir à vos objectifs et à votre propre psychologie vis-à-vis de l’investissement correspondant à chaque objectif.

Le questionnaire élaboré par les intermédiaires financiers

Les banques, compagnies d’assurance, courtiers, conseillers en gestion de patrimoine proposent des questionnaires structurés et qui évoluent dans le temps selon les diverses directives réglementaires.

Note de Ronan : Je ne compte même plus le nombre de fois où j’en ai fait passer, mais pour vous donner un ordre d’idée on y aborde :

  • La tolérance au risque pour comprendre comment vous réagissez face à la perte de capital ou bien les fluctuations de celui-ci
  • Les connaissances financières
  • L’horizon de placement qui va déterminer combien de temps vous pouvez investir telle ou telle somme sans avoir besoin de la retirer
  • Les objectifs financiers, qui vont eux-mêmes aider à déterminer l’horizon de placement, tels que préparer sa retraite qui aura lieu dans 20 ans.
  • La situation personnelle : combien de liquidités, quels revenus et pour quelles charges afin d’évaluer votre capacité d’investissement et votre marge de manœuvre en cas de perte.
  • Les critères extra financiers que sont les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) pour vérifier votre sensibilité à cela.

Bien en théorie, mais bien souvent négligé dans la pratique

Nous avons remarqué avec le temps et la pratique que les questionnaires sont de plus en plus longs et de plus en plus lourds non seulement pour les épargnants, mais malheureusement aussi pour les conseillers. Même si les principes philosophiques sont bons à mon sens, cela entraine malheureusement trop souvent de l’incompréhension et de la négligence aussi bien de la part des épargnants que des intermédiaires financiers, qui, pour bon nombre en lien avec des raisons économiques, n’y accordent que peu de temps et d’importance.

Note de Ronan : A mon humble avis, le bon intermédiaire financier est celui qui va accorder beaucoup de temps dans cette phase-là, en apportant de la légèreté et de la pédagogie à l’épargnant.

La psychologie et la situation financière d’une personne peut évoluer dans le temps, il conviendra de mettre à jour régulièrement le profil investisseur. Malheureusement le suivi de ce coté là n’est pas toujours au top. La réglementation impose de mettre à jour le profil investisseur chaque année. C’est sans doute un peu trop à mon goût, d’autant plus que le questionnaire brut n’est pas digeste pour l’épargnant. Il nous parait important d’actualiser ces données dans le temps, mais pas à cette fréquence.

A chacun son profil investisseur. Celui-ci n’est pas figé dans le temps et peut évoluer comme nous l’avons indiqué précédemment. Une forte correction sur les marchés peut calmer les ardeurs de certains investisseurs, ou bien à l’inverse, un investisseur améliorant sa compréhension des mécaniques boursières aura tendance à tolérer davantage le risques et les fluctuations de capitaux.

Note de Ronan : C’est ce que j’ai pu observer sur bon nombre de personnes que j’ai accompagné, grâce au puissant levier de la pédagogie financière. Qu’y a-t-il de plus humain que d’avoir peur de quelque chose que l’on ne connait pas ?

Profil Sécuritaire

Le profil sécuritaire regroupe les investisseurs qui recherchent avant tout la préservation de leur capital et la sécurité. Ils ont une aversion au risque très élevée et sont prêts à accepter des rendements faibles en échange d’une très faible volatilité. Ce type d’investisseur privilégie des placements comme :

  • Les livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS),

Ce profil convient généralement aux personnes proches de la retraite ou avec un horizon de placement très court, qui souhaitent avant tout protéger leur capital contre les fluctuations du marché.

Profil Défensif

Le profil défensif est caractérisé par une légère tolérance au risque. Les investisseurs défensifs acceptent une certaine volatilité à court terme, mais restent prudents. Ils privilégient des actifs plus sécurisés avec un faible potentiel de perte :

  • Une petite part d’actions de grandes entreprises solides ou de secteurs peu volatils (santé, biens de consommation courante).

Ce profil convient aux personnes ayant un horizon d’investissement moyen et recherchant une croissance modérée tout en préservant une bonne part de leur capital.

Profil Équilibré

Le profil équilibré est un compromis entre risque et rendement. Les investisseurs équilibrés cherchent à obtenir des rendements plus élevés que ceux offerts par les placements sécurisés tout en acceptant une certaine volatilité. Leur portefeuille contient généralement un mix d’actifs :

  • 50 % en obligations ou en fonds sécurisés, pour limiter les pertes potentielles.

Ce profil convient à ceux qui ont un horizon de placement à moyen ou long terme et qui sont prêts à accepter des fluctuations modérées sur leur portefeuille pour obtenir des rendements supérieurs à ceux des placements sécurisés.

Profil Dynamique

Le profil dynamique concerne les investisseurs qui acceptent un niveau de risque élevé en échange d’une potentielle forte croissance de leur portefeuille. Ils allouent une part importante de leur capital dans des actifs plus volatils, comme :

  • Une petite part en obligations pour équilibrer.

Ce profil est adapté à ceux qui disposent d’un horizon d’investissement long, généralement supérieur à 10 ans, et qui peuvent supporter des pertes importantes à court terme pour maximiser leurs gains à long terme.

Profil Offensif

Le profil offensif est réservé aux investisseurs les plus audacieux, prêts à accepter une très forte volatilité et des pertes potentielles significatives pour maximiser leurs rendements. Ces investisseurs allouent quasiment tout leur capital à des actifs à haut risque, comme :

  • 100 % en actions, pouvant intégrer des petites et moyennes entreprises ou des start-ups, voire des secteurs émergents et autres marchés volatils.

Ce profil convient aux personnes ayant un horizon de placement très long (15 ans ou plus) et une grande tolérance aux fluctuations importantes du marché. C’est une stratégie agressive qui peut générer des gains substantiels mais qui est également susceptible de pertes importantes.

Qu’est-ce que l’horizon de placement ?

L’horizon de placement correspond à la durée pendant laquelle un investisseur souhaite conserver ses placements avant de pouvoir disposer de son capital. Cela peut varier d’un horizon à court terme (moins de 3 ans), à un horizon moyen (3 à 10 ans) ou long terme (plus de 10 ans). Ces chiffres proviennent de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).

Pourquoi l’horizon de placement est-il important ?

L’horizon de placement permet de mieux évaluer le niveau de risque que l’investisseur est prêt à accepter. En effet, plus l’horizon est long, plus il est possible de compenser les fluctuations à court terme des marchés et de maximiser les rendements potentiels.

Ajuster le curseur selon le projet

Projet à court terme (voyage, achat d’une voiture) : Il vaut mieux privilégier des placements sans risque comme les fonds en euros ou des obligations à court terme car l’investissement n’aura pas le temps nécessaire pour compenser une phase baissière des marchés (si cela devait arriver, personne n’a de boule de cristal !)

Projet à moyen terme (achat d’une maison, études des enfants) : Pour un horizon de 5 ans par exemple, un profil équilibré pourrait être plus approprié. Cela permet une certaine prise de risque avec des actions tout en conservant une part d’actifs sécurisés. L’objectif est de bénéficier d’une croissance modérée tout en limitant l’exposition aux fluctuations trop importantes.

Projet à long terme (préparation de la retraite) : Lorsque la retraite est à un horizon lointain un profil dynamique ou offensif pourrait être envisagé. Il s’agit ici de viser une croissance maximale du capital, en investissant principalement dans des actions et en acceptant la volatilité, car le temps est un allié pour compenser les phases baissières des marchés.

se faire accompagner par un (bon) conseiller en gestion de patrimoine

Les avantages de l’accompagnement professionnel

Cela peut se résumer à de la sérénité, du gain de temps et d’argent pour le client.

Un conseiller en gestion de patrimoine analyse la situation financière, les projets, les besoins et le profil de risque de l’investisseur afin de proposer des solutions d’investissement sur mesure. Il prend en compte les spécificités de chaque client, qu’il s’agisse de préparer sa retraite, d’optimiser sa fiscalité ou de diversifier ses placements.

Comment choisir le bon conseiller ?

Un bon conseiller en gestion de patrimoine possède une expertise sur les produits financiers, assurantiels, bancaires et immobiliers. Mais cela ne suffit pas à notre sens. Il faut également avoir un bon degré de connaissances juridiques, fiscales, sociales, comptables et économiques. Malheureusement cela en élimine beaucoup.

Le bon conseiller doit être capable d’expliquer ses recommandations de manière claire et transparente. Il doit rendre les concepts financiers accessibles et fournir une stratégie compréhensible pour que l’investisseur se sente en confiance.

Enfin, un bon conseiller en gestion de patrimoine ne se contente pas de proposer un plan initial. Il assure un suivi régulier des placements et reste disponible pour répondre aux questions ou ajuster les stratégies en fonction de l’évolution des projets, du marché, de la situation de son client.

Il est important d’effectuer ce travail en amont de tout projet d’investissement comme nous avons pu le voir, afin de maximiser vos chances de succès sur les marchés financiers. Au travers de ce blog, et peut-être même de notre accompagnement si vous le souhaitez, vous allez améliorer vos connaissances financières et votre appréhension des marchés boursiers.

Il est probable que cela influence positivement votre tolérance au risque, donc votre profil investisseur, mais aussi votre façon d’investir en allant chercher davantage de rendement.

Enfin, nous souhaitons apporter une petite touche de nuance en le fait que votre réelle tolérance au risque, apparaitra le jour où les marchés chuteront brusquement. L’idéal est que cela arrive le plus vite possible après que vous vous soyez lancé dans l’investissement. Avant la chute, vous serez dans de la « supposition ». Plus vous vous y préparez à l’avance, plus vous tendrez vers votre tolérance « réelle », moins il y aura de risques de commettre des erreurs à notre sens.

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