Différence entre action et obligation : on vous dit tout

Les investissements les plus courants quand on parle de bourse sont les actions et les obligations. Vous avez peut-être entendu votre banquier, assureur, conseiller patrimonial parler d’actions et d’obligations mais sans trop que vous ne sachiez ce que c’est.

En 2024, le marché des actions mondial pèse environ 100 000 milliards de dollars, tandis que celui des obligations représente environ 130 000 milliards de dollars. Ces chiffres montrent l’ampleur de ces deux types d’investissements et l’intérêt qu’ils suscitent. Au travers de cet article vous allez comprendre ce que sont les actions et les obligations, et ce qui les différencie.

qu'est ce qu'une action

Définition et fonctionnement

Une action représente une part du capital d’une entreprise. Lorsque vous achetez une action, vous devenez copropriétaire de l’entreprise, avec des droits associés, tels que celui de recevoir une partie des bénéfices sous forme de dividendes ou de participer aux assemblées générales.

Prenons l’exemple de l’entreprise Air Liquide. Lors de son introduction en bourse, Air Liquide a émis des actions qui ont été mises en vente sur le marché boursier. Un investisseur achetant une action Air Liquide en devient copropriétaire. En fonction des performances de l’entreprise, la valeur des actions peut augmenter ou diminuer, et l’investisseur peut bénéficier de dividendes ou de plus-values s’il revend son action à un prix plus élevé.

Avantages

Voici quelques avantages à être actionnaire de sociétés :

Potentiel de gain élevé : les actions ont historiquement offert de meilleures performances à long terme par rapport aux autres types d’investissements, bien qu’elles impliquent plus de risques.

Dividendes : certaines entreprises versent une partie de leurs bénéfices sous forme de dividendes, ce qui permet de générer des revenus passifs.

Croissance de la valorisation : les actions permettent de participer aux succès d’entreprises en croissance, notamment dans les secteurs de pointe comme la technologie, la santé ou l’énergie renouvelable. Si une entreprise connaît une croissance rapide, les actions peuvent s’apprécier de manière spectaculaire, offrant des rendements bien supérieurs à ceux des placements plus défensifs.

Possibilité de voter et d’influencer la gestion de l’entreprise : en tant qu’actionnaire, vous avez le droit de participer aux décisions importantes de l’entreprise lors des assemblées générales, notamment sur les stratégies de croissance, la rémunération des dirigeants, et d’autres aspects essentiels. Pour les investisseurs institutionnels ou ceux détenant une grande quantité d’actions, cela offre une certaine influence sur la direction de l’entreprise.

Liquidité : comparées à d’autres types d’investissements, comme l’immobilier, les actions cotées en bourse sont relativement liquides. Elles peuvent être achetées ou vendues facilement et rapidement, généralement sans trop de frais, ce qui offre aux investisseurs une certaine flexibilité pour ajuster leur portefeuille selon leurs besoins et leur stratégie.

Facilité d’accès et transparence : grâce à des plateformes de courtage en ligne, l’achat d’actions est aujourd’hui accessible à tous, même avec de petits montants. De plus, les entreprises cotées doivent publier régulièrement leurs résultats financiers, ce qui permet aux investisseurs de disposer d’informations transparentes et à jour sur la santé et les perspectives des sociétés dans lesquelles ils investissent.

Protection contre l’inflation : à long terme, les actions ont tendance à offrir des rendements qui compensent et dépassent l’inflation. Les entreprises ajustent souvent leurs prix en fonction de l’inflation, ce qui peut se traduire par une augmentation des bénéfices et, par conséquent, de la valeur des actions. Cela fait des actions une bonne option pour protéger le pouvoir d’achat des investisseurs sur le long terme.

Inconvénients

Bien que nous puissions trouver énormément d’avantages à investir dans des actions cotées en bourse, il y a aussi quelques inconvénients à énumérer.

Volatilité : la valeur des actions peut fluctuer considérablement en fonction des performances de l’entreprise, de la conjoncture économique, ou même de l’humeur des marchés. Cela peut parfois effrayer les investisseurs débutants.

Un exemple de volatilité d’une action est celui du constructeur automobile français Renault. En 2020, l’action Renault a connu une forte chute en raison de la crise sanitaire liée à la COVID-19 et de la baisse des ventes automobiles mondiales. Le titre a perdu plus de 50 % de sa valeur au cours des premiers mois de l’année 2020, passant de près de 40 euros à environ 14 euros à la fin du premier trimestre.

Cette baisse était due à plusieurs facteurs : la fermeture des usines, la diminution de la demande pour les véhicules neufs, ainsi que l’incertitude globale qui pesait sur le secteur automobile. De plus, Renault a dû faire face à des difficultés internes, notamment liées à des changements de direction et à des coûts de restructuration. Ces événements ont fortement affecté la confiance des investisseurs.

Cependant, après la crise, l’action de Renault a commencé à se redresser. Cela montre qu’un investisseur peut perdre une grande partie de sa mise en peu de temps si les conditions économiques et les perspectives de l’entreprise se détériorent soudainement.

Au final, les entreprises ont un fort degré de sensibilité à des facteurs macroéconomiques et spécifiques à l’entreprise, qui peuvent entraîner des fluctuations importantes de la valeur de l’investissement. Nous pouvons trouver des tonnes d’exemples pouvant illustrer ce phénomène.

Pas de garantie de gains : Contrairement aux livrets réglementés ou bien au fonds euro des assurances vie, investir en actions ne garantit pas un rendement.

Risque de perte totale en cas de faillite : lorsque vous investissez dans une action, vous devenez en partie propriétaire de l’entreprise. En cas de faillite, les actionnaires sont les derniers à être remboursés, après les créanciers et les détenteurs d’obligations (différence majeure entre action et obligation). Cela signifie qu’en cas de difficultés financières graves ou de liquidation de l’entreprise, les investisseurs en actions risquent de perdre la totalité de leur capital investi. Par exemple, la faillite d’Eurotunnel en 2006 a entraîné une perte totale pour les actionnaires, car la restructuration de la dette a laissé peu de valeur aux actions.

Dividendes non assurés : les entreprises ne sont pas obligées de verser des dividendes chaque année. En période de crise ou lorsque l’entreprise souhaite réinvestir dans sa croissance, elle peut décider de suspendre ou de réduire le paiement de dividendes. Par exemple, de nombreuses entreprises ont suspendu leurs dividendes pendant la crise de la COVID-19 pour préserver leurs liquidités. Et elles ont très certainement eu raison de le faire pour se protéger elles-mêmes en premier lieu, et protéger indirectement le capital des actionnaires en second lieu.

Manque de liquidité pour certaines actions : toutes les actions ne sont pas également liquides. Les entreprises de petite capitalisation, souvent cotées sur des marchés secondaires, peuvent avoir des volumes de transactions faibles, ce qui rend la vente de ces actions difficile sans affecter leur prix. Cette faible liquidité peut entraîner des écarts plus importants entre les prix acheteurs et vendeurs, engendrant un potentiel de pertes pour l’investisseur.

Les marchés actions

Les marchés actions, aussi appelés bourses, sont des lieux où se négocient les actions des entreprises. Ces marchés jouent un rôle fondamental dans l’économie mondiale, en permettant aux entreprises de lever des fonds pour financer leurs projets et aux investisseurs d’acheter et de vendre des actions.

Les principales bourses mondiales

  1. NYSE (New York Stock Exchange)
    • Situé à Wall Street, à New York, le NYSE est la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière. Il accueille des entreprises de renommée mondiale telles qu’Apple, Microsoft, et Coca-Cola. Le NYSE est réputé pour son rôle historique dans l’économie américaine et mondiale, et c’est un des piliers de la finance internationale.
  2. NASDAQ
    • Le NASDAQ est une autre bourse américaine majeure, souvent associée aux entreprises technologiques. Contrairement au NYSE, le NASDAQ est un marché entièrement électronique. De grandes entreprises technologiques comme Amazon, Tesla, et Alphabet (maison-mère de Google) y sont cotées. C’est également l’un des marchés les plus dynamiques, en raison de la forte croissance des valeurs technologiques.
  3. Euronext
    • Euronext est une bourse paneuropéenne qui regroupe plusieurs places boursières d’Europe, dont Paris, Amsterdam, et Bruxelles. C’est l’un des principaux marchés boursiers européens, avec des entreprises telles que L’Oréal, TotalEnergies, et Airbus.
  1. Bourses asiatiques
    • En Asie, des bourses comme la Bourse de Tokyo (Tokyo Stock Exchange, TSE) et la Bourse de Shanghai (Shanghai Stock Exchange) sont très importantes. La Bourse de Tokyo est particulièrement connue pour des entreprises comme Toyota et Sony, tandis que la Bourse de Shanghai joue pour la partie « capitaliste » de la Chine.

Ces marchés boursiers servent à assurer la liquidité des actions, permettant ainsi aux investisseurs de vendre leurs parts en cas de besoin. Ils favorisent également la transparence des prix et l’accès à des informations financières qui sont essentielles pour évaluer la valeur des actions, notamment lors de stratégies de stock-picking.

Comment investir dans des actions ?

Vous pouvez investir dans des actions via des courtiers en ligne qui sont une option de plus en plus prisée par les investisseurs particuliers, du fait de leurs faibles coûts, et de la facilité d’accès aux marchés financiers qu’ils procurent. Voici quelques courtiers populaires actuellement en France.

Degiro est reconnu pour ses faibles frais de transaction, ce qui le rend attractif pour les investisseurs débutants. Il permet d’investir dans une grande variété de marchés internationaux à des coûts très compétitifs.

Boursorama Banque est un acteur majeur en France et ce depuis des années maintenant. Boursorama offre un accès à de nombreux marchés avec une interface intuitive et la sécurité d’une banque en ligne.

Trade Republic propose des commissions très basses, ce qui est idéal pour les investisseurs avec de petits budgets.

Nous vous partagerons nos avis sur ces courtiers dans les semaines à venir.

Vous pouvez également investir dans des actions au travers du plan d’épargne en actions (PEA). Vous trouverez davantage de détails sur les enveloppes fiscales dans notre guide sur l’investissement en bourse.

En matière de PEA, quelques banques et courtiers en ligne tirent leur épingle du jeu ces dernières années en France. En voici quelques-unes :

Fortuneo, filiale du Crédit Mutuel Arkéa, est une banque en ligne intéressante pour le PEA. Elle se distingue par une offre de courtage compétitive et une plateforme performante.

Bourse Direct est un courtier en ligne français spécialisé dans le trading. Très compétitif, Bourse Direct est une alternative aux banques classiques pour les investisseurs qui veulent optimiser les coûts.

Saxo Banque est un courtier en ligne d’origine danoise, très bien implanté en France, qui offre des services de courtage variés, notamment pour le PEA. C’est un bon compromis entre frais compétitifs et un bon nombre de fonctionnalités.

qu'est ce qu'une obligation

Définition et fonctionnement

Une obligation est un instrument de dette qui représente un prêt consenti par un investisseur à un émetteur (qu’il s’agisse d’un État, d’une collectivité locale ou d’une entreprise). Lorsqu’une entité a besoin de lever des fonds, elle peut émettre des obligations. En contrepartie de ce prêt, l’émetteur s’engage à rembourser le montant prêté à une date future (appelée date d’échéance) et à verser des intérêts (appelés coupons) à intervalles réguliers.

Prenons l’exemple d’une obligation du Trésor français. Lorsque l’État français souhaite financer des projets publics (infrastructures, éducation, etc.), il peut émettre des obligations. Supposons qu’une obligation d’une valeur nominale de 1 000 € soit émise avec un coupon de 2 % et une maturité de 10 ans. L’investisseur achète l’obligation et reçoit chaque année 20 € d’intérêts (2 % de 1 000 €) pendant 10 ans. À la fin de la période, l’État rembourse le capital de 1 000 € à l’investisseur. Ce mécanisme de financement permet à l’État d’accéder à des ressources financières tout en offrant aux investisseurs un revenu régulier.

Avantages

Voici quelques avantages à investir dans des obligations :

Stabilité des revenus générés : contrairement aux actions, qui peuvent fluctuer considérablement en fonction de la performance de l’entreprise, les obligations offrent des paiements d’intérêts fixes. Cela en fait un choix attrayant pour ceux qui recherchent des revenus prévisibles, notamment les investisseurs à la retraite ou ceux cherchant à sécuriser un flux de revenus stable.

Moins de volatilité : les obligations sont généralement moins volatiles que les actions. Les marchés obligataires sont souvent perçus comme plus stables, surtout lorsqu’il s’agit d’obligations émises par des États ou des entreprises bien notées. Cette stabilité peut être particulièrement importante en période d’incertitude économique.

Diversification du portefeuille : ajouter des obligations à un portefeuille d’investissement permet de diversifier les actifs. Cette diversification peut contribuer à réduire le risque global, surtout lorsque les marchés boursiers connaissent des baisses.

Inconvénients

Risque de défaut : certaines obligations, en particulier celles émises par des entreprises à faible crédit (junk bonds), présentent un risque de défaut plus élevé. Cela signifie que l’émetteur pourrait ne pas être en mesure de payer les intérêts ou de rembourser le capital à l’échéance. Les investisseurs doivent donc être conscients de la notation de crédit des émetteurs avant d’investir.

Rendement limité : en comparaison avec les actions, le potentiel de rendement des obligations est généralement plus faible. Les investisseurs qui privilégient la croissance de leur capital peuvent trouver que les obligations ne répondent pas à leurs attentes.

Sensibilité aux taux d’intérêt : la valeur des obligations peut fluctuer en fonction des taux d’intérêt. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des obligations existantes tend à diminuer, car les nouveaux investisseurs peuvent obtenir des rendements plus élevés sur des obligations fraîchement émises. Cela peut affecter la liquidité des obligations sur le marché secondaire.

Inflation : les paiements d’intérêts fixes peuvent perdre de leur valeur en termes réels en période d’inflation. Si l’inflation dépasse le taux d’intérêt des obligations, le pouvoir d’achat des revenus générés par les obligations diminue.

Accessibilité limitée : les obligations sont moins accessibles pour les petits investisseurs, car certaines obligations, notamment celles émises par les gouvernements ou des entreprises de grande taille, nécessitent des montants d’investissement minimum relativement élevés. Il faut compter minimum 100 000 € de ticket d’entrée. Pour arriver à un portefeuille un minimum diversifié il faut compter au moins 10 à 12 lignes donc plus d’1 million d’euro à placer. L’autre solution est de passer par des fonds d’investissement, qui sont quant à eux très accessibles, et qui achèteront pour le compte de leurs investisseurs des obligations.

Les marchés obligataires

Les marchés obligataires sont des plateformes où les obligations sont émises, achetées et vendues. Contrairement aux marchés actions, qui se concentrent sur l’émission et la négociation de parts de propriété dans des entreprises, les marchés obligataires concernent principalement les prêts accordés par les investisseurs à des entités (gouvernements ou entreprises) en échange de paiements d’intérêts. Voici quelques points clés :

Les marchés obligataires peuvent être divisés en marchés primaires et secondaires. Le marché primaire est l’endroit où les obligations sont émises pour la première fois, tandis que le marché secondaire est où les investisseurs échangent les obligations déjà émises.

Les obligations peuvent être émises par des États (obligations souveraines) ou des entreprises (obligations corporatives). Les obligations d’État sont généralement considérées comme plus sûres en raison de la capacité des gouvernements à lever des fonds via des impôts, tandis que les obligations d’entreprises peuvent offrir des rendements plus élevés mais comportent un risque accru. Les États ou entreprises qui émettent des obligations sont appelés des émetteurs.

Les marchés obligataires sont généralement moins volatils que les marchés actions, offrant une prévisibilité des paiements d’intérêts. Cependant, ils sont également sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt et des conditions économiques.

Comment investir en obligations ?

Obligations d’État versus Obligations d’entreprises

Investir en obligations peut se faire principalement par deux catégories : les obligations d’État et les obligations d’entreprises.

Les obligations d’État sont émises par des gouvernements. Ces obligations sont considérées comme des investissements à faible risque. Par exemple, les obligations du Trésor français (OAT) sont soutenues par l’État français, offrant des rendements généralement inférieurs mais une sécurité accrue.

Les obligations d’entreprises sont émises par des sociétés privées. Elles peuvent offrir des rendements plus élevés, mais le risque de défaut est également plus élevé. Les entreprises avec une bonne notation de crédit peuvent émettre des obligations relativement sûres, tandis que les entreprises moins bien notées (junk bonds) présentent un risque significatif.

Comme nous l’avons vu, l’accessibilité aux obligations en direct est plus compliquée. Une autre manière d’investir dans les obligations est d’utiliser des fonds obligataires, tels que les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) ou les ETF obligataires.

Les OPCVM obligataires collectent l’argent de nombreux investisseurs pour acheter un portefeuille diversifié d’obligations. Cela permet aux investisseurs d’accéder à un éventail d’obligations, réduisant ainsi le risque associé à l’achat d’une seule obligation.

Les ETF obligataires fonctionnent de manière similaire aux OPCVM, mais ils sont cotés en bourse et peuvent être achetés et vendus comme des actions. Ils offrent une liquidité accrue et des frais souvent moins élevés que les OPCVM traditionnels.

Ci-dessous un tableau pour une vision plus synthétique des principaux éléments de différenciation :

CritèresActionsObligations
NaturePropriété d’une entreprisePrêt à une entité
RendementPotentiel de croissance élevéRendement fixes et généralement plus faible
RisqueRisque et volatilité plus élevésRisque généralement plus faible
PropriétéDroits de vote, droits de perception des dividendesAucun droit
Horizon de tempsLong termeCourt, moyen, long terme
LiquiditéSouvent plus liquidePeut être moins liquide selon le type

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